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Affichage des messages du 2022

Frédéric Beigbeder, Un barrage contre l'atlantique

Voilà,    Bebede, en prononçant son nom de cette façon, on ne se trompe pas beaucoup. J'ai écouté plusieurs interviews et j'en suis venue à cette conclusion. Je lis Beigbeder pour la première fois. Donc, je n'ai pas lu Un roman français tome 1 L'idée de distancier les phrases me plaît. Comme lui le fait. Il a écrit ce livre pendant la pandémie. « Écrire ce livre est non seulement un geste de survie, mais une tentative pour restaurer le prestige de la phrase nue. » p. 26 Une petite phrase d'atomes crochus. « quand on a la flemme de tout, cela s'appelle un burn-out ou juste la vieillesse. » p. 32 « Ce qui donne envie d'écrire un livre, c'est un soif non étanchée. » À qui le dites-vous ? Des années que j'ai soif. « Lire c'est attendre que des mots apportent une réponse qui ne vient pas. Le plaisir de la lecture se délecte de ce désir  inassouvi.» p. 37 Je lis, je suis un gouffre sans fond. Et j'attends l'idée merveilleuse.  J'emmagasine

Tomas Espedal : Marcher

J'ai tardé à noter mes impressions sur ce livre. J'ai relevé beaucoup de mots intéressants, d'idées qui me parlent. Soudain, je me suis sentie paresseuse. Copier ces bouts de phrases, ces paragraphes et cet envie de dire bof qu'est-ce que ça donne. Marcher (ou l'art de mener une vie déréglée et poétique) Contrairement à Tesson ou Bleys qui sont très sérieux dans leur démarche, Espedal semble plutôt fantaisiste. Il marche vêtu d'un complet et chaussé de Doc Martens. J'ai aimé ce besoin ne pas être trop sage, de partir, de laisser tout derrière. Enfin c'est ce que j'ai perçu. Ce livre est en quelque sorte un carnet littéraire, Espedal convoquent plusieurs écrivains qui se sont adonnés à la marche: Rousseau, Hölderlin, Heidegger, Chatwin, D. H. Lawrence, George Orwell, Dorothy Wordsworth, Virginia Woolf. « Rêver de disparaître. De se volatiliser. De franchir un jour la porte pour ne plus jamais revenir. Rêver de devenir un autre. De quitter ses amis et

Macho

  Ce matin, j'ai eu envie, soudainement, de connaître la définition du mot macho. J'ai dans ma tête une petite idée, mais je me suis demandé ce qu'en disait le dictionnaire. Je fus étonnée. On n'en dit pas grand chose. Le R obert dit :  «  Homme qui prétend faire sentir aux femmes sa supériorité de mâle.» Mais peut-être que cette définition veut tout dire. Bien sûr, on associe souvent le mot macho à gros muscles, médaille pognée dans le poil, le motard et j'en oublie. Là , on parle du physique, de l'apparence. Rarement , on parle de la parole, du comportement. D'une certaine violence verbale. De la violence qui te fait sentir une moins que rien.  Je crois que le machisme est  insidieux. 

Catherine Mavrikakis, L'absente de tous bouquets. Héliotrope

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Quelques-uns diront que ce livre est un roman. J'opte plutôt pour un carnet, un journal (de deuil), ou des fragments qui racontent la vie de Catherine auprès de sa mère, sa relation avec sa mère et son entourage. Elle raconte et puis en italique, elle parle à sa mère de qui elle était très proche et qui est morte en 2019. Elle écrit ce livre pendant la pandémie. (2020). Elle aimait sa mère. J'ai aimé lire un livre où la mère n'est pas castratrice. « Aucune célébrité ne peut venir, dans les derniers temps de notre passage sur terre, nous donner l'impression de ne pas être une plante de l'ombre, de ne pas faire partie du commun des mortels, comme on dit. Vers la fin, on ne peut que retourner qu'à ce « commun » qu'est la mort qui échoit à tous et à toutes. » p.75,76 « La mort est toujours une espèce de retour à un anonymat originel. Nous l'oublions dès que nous nommons l'enfant qui apparaît. Mais tous les prénoms du monde, tous les baptêmes fantasmatiqu

Le petit prince. Antoine De Saint-Exupéry

Ce matin, je me sens comme la rose du Petit Prince. J'entends encore la voix de Gérard-Philippe car en plus d'avoir lu l'histoire, je l'ai écoutée moultes fois. J'ai toujours ce vinyle d'une autre époque. « Un jour, par exemple, parlant de ses quatre épines, elle avait dit au petit prince: - Ils peuvent venir, les tigres, avec leurs griffes ! » Depuis quelques jours, j'ai à me battre. Pour des problèmes domestiques. Et je sors mes épines. Rien de naturel pour moi. Heureusement, l'affaire m'agace sans me stresser. À mon âge… Je me demande quel est le rapport avec la soumission ancestrale des femmes. Cette soumission invisible mais présente.  Je me dis que les apparences sont souvent trompeuses. L'air de la maîtresse d'école. À l'intérieur de moi, je me sens souvent en colère.  Je travaille sur moi et j'essaie de ne pas regarder en arrière. 

Espedal Tomas: lettre (une tentative)

 «  Nous écrivons pour nous dévoiler, mais plus nous nous révélons, plus nous nous dissimulons derrière nos mots et nos confessions. Pourquoi suis-je incapable de rester seul ? » p. 34-35. « Je dois mourir, c’est certain. Je veux vivre, mais je dois mourir, c’est décidé. Ce n’est pas moi qui ai pris la décision. Depuis longtemps, quelque chose en moi veut mourir ; depuis toujours, d’aussi loin que je m’en souvienne, quelque chose en moi veut renoncer ; souvent je suis assaillie par ce désir de renoncer, de m’allonger et disparaître, de cesser d’exister ; je n’en peux plus, me dis-je, je n’en peux plus de moi, ai-je souvent pensé, mais c’était avant de tomber malade, et maintenant, alors que je dois vraiment mourir, je ne veux que vivre. Je n’ai pas peur de la mort, mais je veux vivre, c’est évident. Or ce n’est plus moi qui décide, c’est la mort, et la mort a pris sa décision. Elle veut vivre. La mort veut vivre ; pour que la mort puisse vivre, je dois mourir. Mais pourquoi maintenant

Michel Pleau : Une auberge où personne ne s'arrête

  « j'étais seul en haut de l'escalier     j'avais six ans     j'espérais que le jour     allait tout remettre debout » « j'agite quelques fragments de vie » « je fouille les phrases    et les apparences     je m'assieds au bord de moi    m'enracine dans ce regard » « la solitude est une auberge    où personne ne s'arrête » 

Le jour avant le bonheur : Erri De Luca

  « Je compris que ma peur était timide, elle avait besoin d'être seule pour sortir à découvert. » « Les gens mettent toute une vie à remplir des étagères (de livres) et les fils s'empressent de les vider et de tout jeter…  Pourtant « … là se trouve la vie d'une personne, ses envies, ses achats, ses privations, la satisfaction de voir grandir sa propre culture centimètre par centimètre comme une plante. » « Les livres gardent l'empreinte d'une personne plus que les vêtements et les chaussures. Les héritiers s'en défont par exorcisme, pour se libérer du fantôme. Le prétexte est qu'on a besoin de place, qu'on étouffe sous les livres. » « Le vide devant un mur, laissé par une bibliothèque vendue, est le plus profond que je connaisse. »

Contre l'art : Tomas Espedal (Les carnets)

« Je dois me concentrer pour écrire. Au début on écrit pour publier un livre, pour avoir le droit de s'appeler écrivain ... »   « J'étais assis derrière à mon bureau. je ne parvenais pas à mettre fin à mon travail, l'écriture refusait de prendre fin, malgré moi elle continuait à me travailler bien après mon coucher: les mots et les phrases me trottaient dans la tête, comme si l'intérieur de mes paupières étaient une feuille retournée sur laquelle on écrivait, une sombre feuille prise d'assaut par les mots; ils luisaient. La charge des mots, des phrases me tenait éveillé. Ils luisaient, comme lorsqu'on allume et éteint une lampe, ils m'assaillaient et luisaient, lourds de sens, d'un sens plus profond, ils contenaient tout un livre. je devais les écrire.. » « J'aimais m'asseoir à mon bureau, calme et concentré, avec l'air d'attendre quelque chose dont j'ignorais la nature, heure après heure, le soir et la nuit; un état de veille, de qui

Que faire ?

Je suis assise devant mon ordinateur. Qu'est-ce que je viens y faire ? Lassitude, colère. Colère et lassitude. Que faire de mon âge? Que faire avec moi? Que faire de ce va et vient ? Que faire de ce corps vieillissant. Lien avec ma lecture du moment : Biz dans La chaleur des mammifères écrit :« Dans un séminaire de maîtrise en création littéraire, je peinais à dissimuler mon mépris … Les madames de retour aux études s'épanchaient sur leurs bobos et leur vieillesse. »

Le poids du papillon, Erri de Luca

 « Braves femelles (chamois) qui mettent bas au mois de mai en montant sur les plus hauts pâturages. « Un homme qui ne fréquente pas de femmes oublie qu'elles ont une volonté supérieure. Un homme ne parvient pas à vouloir autant qu'une femme, il pense à autre chose, il s'interrompt, une femme non. Devant elle, il se sent pressé. Si elle était garde-chasse, il se débrouillerait. Mais une femme est ce fil d'araignée tendu dans un passage, qui se colle aux vêtements et se laisse porter. Elle avait mis sur lui ses pensées et il ne s'en débarrassait pas. » « Le roi des chamois sut brusquement que c'était le jour. Les animaux vivent dans le présent ... Les animaux savent le temps à temps, quand il est utile de le savoir. Y penser avant est la ruine de l'homme et ne prépare et ne prépare pas à être prêt. »

Encore Robert Lalonde

  On s’en va vers la mort quand on espère se calmer, on assassine un peu les cellules du cerveau qui permettent de rester dans la bataille. La vie est un peu un combat – si on baisse les armes, sous prétexte d’avoir la paix, on élimine une part importante de nous-mêmes, qui doit continuellement se battre pour se maintenir en vie, et en dehors des diktats.  Robert Lalonde Émission Pour emporter France Beaubien

Le tour de l'oie Erri de Luca

  Quand j'étais jeune, une femme m'a dit qu'elle avait avorté. J'ai gardé le silence, je ne comptais pas dans sa décision prise et suivie. Babel, un nom parfait pour un écrivain, un nom qui se perd dans une quantité de voix.

Mon nom est Don Quichotte

  Ce matin, les mots bouillonnent dans ma tête. Une révolte de mots. Tous ces mots qu’il ne faut pas prononcer. Ces mots non « politicaly correct ». Pourquoi je les dis en anglais ? Parce que l’anglais nous submerge. Parce que demain, il n’y aura plus de français. Même le Français s’anglicise (voyez la majuscule). Je me sens Don Quichotte. Pourquoi je me sens Don Quichotte ? Comme de raison, je suis allée effectuer des recherches sur internet. Je n’ai pas vraiment lu Don Quichotte. J’ai essayé de le lire, jadis. Sur internet, je peux trouver plusieurs analyses. Alors d’après la psychologie et la sociologie, je serais une vieille idéaliste qui s’attache au passé (hystérésis) et qui n’est pas capable de changer son  « habitus ». Autrement dit, je suis restée pognée avec les schèmes du passé et je n’arrive pas à m’en sortir. Que faut-il faire ? Abdiquer ? Et j'ai d'autres dadas semblables. Je me sens seule dans ma gagne.

Anniversaire

Oui, c'est l'anniversaire de mon époux aujourd'hui. 83 ans, il faut le faire. Comme il dit, il m'en reste moins que j'en ai vécu. Vrai, on ne peut plus dire je t'en souhaite autant. Est-ce qu'on en veut autant ? Là, je parle pour moi. Je dirais pas vraiment. Revoir l'humanité refaire les mêmes bêtises, est-ce que j'y tiens. Voir mon corps décrépir, est-ce que j'y tiens ? Nous sommes nés pendant le temps de la guerre. Finirons-nous nos jours durant la guerre ?

Clavier et araignée.

  Arrrrraigggggée , fantaisie de mon cllllllavier. Mon clavier s'amuse. J'essaie de trouver la solution. Impossible de la trouver pour le moment. La seule solution, enlever la pile et la remettre. Petit inconvénient, ce n'est pas la guerre en Ukraine. Et aujourd'hui le soleil brille. Je me demande si l'écureuil dort toujours dans son nid, celui que je vois de ma fenêtre. Je crois que oui, même qu'il doit dormir sous la neige, bercé par le vent. Peut-être qu'il glisse une patte à l'extérieur à certains moments et le bout de son nez pour tester la température. Je fais la  Beigbeder aujourd'hui. Quel nom impossible à retenir ! Et je suis branchée sur mon cerveau. J'écris ce qui me passe par la tête. J'allais parler d'une araignée que j'ai vue ce matin. Araignée du matin chagrin. Je combats la superstition. Je vois les araignées le matin surtout. Je les regarde vivre. Elle ne me font pas peur. Et les fils d'araignée, on s'en fout.

Message

Je vois que des gens viennent voir mon blog. J'aimerais bien connaître ce que pense ces gens, seulement des mots positifs, des petits encouragements. Quand on écrit, on aime être lu. On tout cas, moi j'aime ça. Tout peut se faire par courriel. Il y a une petite enveloppe en bas de chaque article ou insérer directement un commentaire dans l'espace prévu en bas de chaque fragment.

Beigbeder en bleu de mer

 Comme le dit Beigbeder en parlant de son nouveau livre un barrage contre l'Atlantique : Jean-Christophe Laurence de la Pesse l'interroge: « Parlant de phrases : celles du livre sont très courtes et très espacées, passant parfois sans logique apparente d’une idée à une autre. Pourquoi avoir opté pour cette forme ? J’avais une impuissance à écrire, donc j’avais décidé d’écrire seulement une phrase par jour. J’ai fait ça un temps, puis c’est devenu deux phrases, puis un flot continu. Cette forme a permis de débloquer… J’ai toujours bien aimé les formules et là, je trouvais ça marrant de les exposer davantage dans un récit qui s’organise avec des phrases où chaque idée en entraîne une autre. Exactement comme ça se passe dans le cerveau humain. On a des pensées qui se bousculent en permanence dans notre tête. C’est amusant de créer cet effet de foutoir qui est organisé à notre insu. » Piste à suivre : une phrase par jour et on verra où tout cela nous mène. Si je pouvais voir la mer

Mon nom est personne

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  J'ai lu l'article de Josée Blanchette : Mon nom est personne, confession d'une chômeuse, et je me suis sentie visée. Pourtant, chômeuse, je ne suis pas. Je suis seulement retraitée. « J’erre dans les limbes d’un monde zombie, sans carte d’affaires, sans destination précise après mes deux cafés du matin, sans identité non plus. Si tu ne peux pas répondre à la question “ Vous faites quoi dans la vie ? ”, tu n’es plus grand-chose, tu deviens invisible aux yeux des affairés, des marathoniens.» ****** Aujourd'hui, je peux ajouter cet article: Car il paraît qu'on étudiera la question. Nous rendre moins invisible serait déjà bien. J'ai lu un autre article qui disait qu'on devait diminuer notre consommation de viande rouge. Et oui, vous pouvez allonger votre vie en vous pliant à cette consigne. Et moi de penser à quoi pourrait me servir de vivre 5 ou 10 ans de plus quand mon nom est personne. ****** Vieillir mieux   Pour des états généraux sur la vieillesse

Mon nom était écrit sur l'eau

Je lisais des mots qui m'ennuyaient, des mots qui brassaient des idées. Je n'ai rien contre le brassage d'idées mais, il faut que les mots me plaisent, me captent.  Change de livre puisque tu n'arrives pas à te concentrer sur ces mots. Il y a tellement d'auteurs et de livres. Et au hasard, j'ai choisis de lire « Mon nom était écrit sur l'eau » d'Olivier Bleys. Je ne vois plus le temps passer. Il me parle des « taloches du vent », « des vantaux récalcitrants » : il décrit l'orage. « Le pétillement de l'eau sur les tuiles ». Et soudain, je réalise que je suis amoureuse des mots. Être amoureux des mots, est-ce que ça se peut.

La peur -poème de Khalil Gibran

  On dit qu’avant d’entrer dans la mer, une rivière tremble de peur. Elle regarde en arrière le chemin qu’elle a parcouru, depuis les sommets, les montagnes, la longue route sinueuse qui traverse des forêts et des villages, et voit devant elle un océan si vaste qu’y pénétrer ne parait rien d’autre que devoir disparaître à jamais. Mais il n’y a pas d’autre moyen. La rivière ne peut pas revenir en arrière. Personne ne peut revenir en arrière. Revenir en arrière est impossible dans l’existence. La rivière a besoin de prendre le risque et d’entrer dans l’océan. Ce n’est qu’en entrant dans l’océan que la peur disparaîtra, parce que c’est alors seulement que la rivière saura qu’il ne s’agit pas de disparaître dans l’océan, mais de devenir océan. à méditer …

Toutes les vies possibles : Carnets minimalistes

Dans ma douche, ce soir, je me suis demandé pourquoi je pensais avoir des atomes crochus avec Patrice Godin et son carnet : Toutes les vies possibles: carnets minimalistes. (je ne sais pas pourquoi les s mais bon …)  Écrire au sujet d'un livre qu'on a lu, c'est un peu révéler comment on se sent en lisant ce livre. Comment le livre résonne en nous. J'essaie d'écrire moi aussi un carnet d'écrivain. J'en ai même deux versions. J'ai même pris un cours d'initiation aux carnets avec Robert Lalonde qui définit le carnet comme un moment de repos de l'écriture de fiction. Il dit à Gérald Gaudet dans Écrire, Aimer, Penser: « J'entreprends habituellement un carnet au moment où le roman que je suis en train de faire ne veut rien entendre de ce que je veux lui faire, faire, il me résiste. » Patrice Godin écrit : « Puis , ça me frappe. Ce n'est pas un roman que j'écris. D'autres idées interfèrent, viennent court-circuiter le flot de mon histoir

La loi du silence

Ce matin, à 2h.7 exactement, je me suis réveillée en sursaut. L'ombre de mon frère décédé planait au-dessus de moi. J'ai compris bien des choses. Naïve que je suis. Le seul mot que je retiens : Omertà : la loi du silence.