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La lucarne, José Saramago

«Le temps s'écoulait lentement. Le tic-tac de la pendule repoussait le silence, s'obstinait à l'éloigner, mais le silence lui opposait sa masse dense et lourde, où tous les sons se noyaient. Sans défaillance, l'un et l'autre se battaient, le son avec l'opiniâtreté du désespoir et la certitude de la mort, le silence avec le dédain de l'éternité.»

Sèna par Françoise de Luca.

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Tout un roman écrit au Tu. Comme si le personnage se regardait, ou  voulait se convaincre ou voulait tout dire sans trop s'impliquer comme on peut s'impliquer avec le Je. Le roman est bâti en trois parties :  - l'enfance de Thomas et la rencontre marquante avec Teresa.  - l'étudiant Thomas qui rencontre Sèna, autre rencontre marquante  - l'homme Thomas qui fait la paix avec lui-même Chacune de ces parties comptent plusieurs chapitres courts et fort bien écrits. J'avoue que, quand j'ai lu  les premiers chapitres, j'éprouvais une certaine gêne, je n'arrivais pas à me concentrer.  Disons-le, je trouvais cette lecture longue. Pourquoi l'auteur s'attardait-elle aussi longtemps sur la relation de Thomas et de Teresa ?  La suite saura nous le dire. C'est à ce moment là que je me suis rendue compte que le livre était bâti en trois parties. Des fois, je trouve malheureux qu'il n'y ait pas une table des matières pour nous guider

Petite promenade en ville.

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Hier, De gros nuages s'enfuyaient dans le ciel. Pleuvra-t-il ou non ? Les prévisions ne sont guère encourageantes. On nous tient en haleine.  Nous décidons de risquer une sortie. Nous apportons nos parapluies au cas où. Bois-de-Coulonge, nous voici... Nous avions apporté nos caméras. Nous les négligeons. Peut-être, parce que nous avons l'impression de toujours photographier la même chose. J'ai vu : Ce papillon, d'une rare beauté. En fait, je le croyais rare mais en faisant des recherches, j'ai vu que c'était un papillon très commun au Québec. Morio (nymphalis antiopa,antiopa )

Étude sur le tu.

P'tite tête. Tu es une p'tite tête. Tu essaies de tout mener. On peut dire que tu réussis bien. Pas la peine de protester. Cette nuit, souviens-toi de cette nuit. Tout-à-coup, tu dormais à moitié. Tu avais les mains croisées sur ta poitrine. Tu avais la bouche sèche, il fallait que tu boives. Tu pensais qu'il devait faire moins froid à l'extérieur que dans la chambre. L'air climatisé qui fonctionne, est-ce n écessaire ? Tu avais envie et tu n'avais pas envie de te lever. D'aller boire, d'arrêter la machine à rafraîchir qui enlevait toute humidité. Et puis, tu as senti ton cœur battre, tu as senti les vibrations de ton cœur. Tu as senti qu'il s'affolait. Que toi, tite tête tu l'énervais. Et là enfin, tu as persuadé le reste de ton corps de se lever, de tout fermer et d'ouvrir les fenêtres.

Voilà....

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Comment j'occupe mon temps de retraitée. Je continue à apprendre et à imaginer. C'était l'anniversaire de ma petite fille. Pour la première fois, j'utilisais du fondant. Le résultat n'est pas si mal. J'en suis fière.       

Mircea Eliade

Curieusement, j'ai choisi de lire, sans que je le sache, trois livres dont les narrateurs sont des adolescents. Le premier : «Si tu passes la rivière» de Geneviève Damas. Je crois l'avoir déjà lu mais cette fois-ci la lecture fut plus attentive. J'ai aimé l'histoire, l'intrigue et j'ai éprouvé  le besoin de me rendre jusqu'à la fin. La voix donnée au jeune narrateur me lassait par moment. Il n'y avait pas de réels chapitres, pour moi c'est un handicap. Le deuxième livre : «Laisser parler les pierres» de David Machado . David Machado est un jeune écrivain portugais , prometteur semble-t-il. Je me suis rendue à la page 48. J'aime la voix du narrateur, mais là vraiment il n'y a aucun chapitre. Comment s'arrêter ? Il passe du présent au passé sans crier gare. J'ai lu quelques critiques pour essayer de comprendre le cheminement de ce jeune auteur que j'ai un peu mieux compris mais définitivement ce n'est pas le genre d'écri

Pin de Norfolk

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Comment un pin de Norfolk (araucaria) peut-il me faire penser à un chat. Je dis un chat mais je veux parler de mon ti-Mec. Ti-mec était un chat noir, tout doux, avec une touffe de poil blanc sur le poitrail. Il avait été sauvé, par mes filles, des sabots des chevaux à l'écurie. Quand il est arrivé de l'écurie, il était tout noir et tout rond dans la bombe de Véronique. Seuls ses yeux brillaient de peur. Irrésistible ! Nous avions déjà deux chats. Il est toujours resté sauvage, sauf avec moi. Quand j'étais seul, quand il sentait que ça n'allait pas, il venait se frotter sur mes jambes. Il mendiait mes caresses. Pourquoi le pin de Norfolk me fait-il penser à lui ? Il ne miaule pas, il ne mendie pas mes caresses. Il est tout vert, vert forêt, au bout de ses branches, le vert est plus tendre. Ses aiguilles sont lustrées. Je crois que ce sont mes mains surtout qui éprouvent cette sensation de tendresse... Il est léger. J'aime le voir grandir. Il dépend un peu

Insomnie

Je me pensais insomniaque. À vrai dire, je ne le suis pas. Voici la définition d'insomnie : L’insomnie se caractérise par de la difficulté à dormir suffisamment , au point où cela entrave les activités de la vie courante (somnolence, moins bonne attention, irritabilité, etc.). Certaines personnes dorment naturellement peu d’heures par nuit sans répercussion néfaste  : elles ne sont donc pas insomniaques. Donc, pour moi dormir 5 heures est normal. Je ne me souviens pas avoir fait la grasse matinée. Même avant d'avoir des enfants. Quand mes enfants étaient petites, je ne dormais que d'une oreille. Aujourd'hui, il m'arrive souvent de ne dormir que 5 heures et d'être en pleine forme. Autrement dit, je dois me forcer pour dormir plus longtemps. Que faire lorsqu'il fait nuit ? Reproduire ce que l'on a fait toute la journée ? Et le faire sans bruit pour ne pas réveiller l'autre. Chiant que tout cela. C'est pourquoi, je me force à dormir.

Tutti frutti

La neige a fondu, enfin ! Je remarque que l'eau s'accumule dans les fondrières. Hier, j'ai vu deux canards qui profitaient de cet espace d'eau. Le mâle bien tranquille et la femelle qui lissait ses plumes. Je me suis demandé si c'était la saison des amours.

Tutti Frutti

Je crois avoir résolu un mystère. Un petit mystère. Certes pas le mystère de la Sainte-Trinité. Il s'agit d'un petit mystère d'appartement. Nous vivons dans un condominium. Nous rencontrons tous les jours nos voisins. Et principalement la dame d'en haut qui stationne près de nous. Une dame d'un âge certain, veuve, musicienne et toujours tirée à quatre épingles. Comment fait-elle pour être toujours coiffée de façon quasi parfaite, pas une boucle défraîchie, pas une racine blanche. Parfaite ! Parfaite je vous dis cette coiffure. Et cette façon de bouger la tête... Alors, vous voyez quels genres de soucis sont les miens. Et j'ai aussi observé qu'elle n'est pas souvent là à l'heure des repas. Je la soupçonne de manger plus souvent qu'à son tour à l'extérieur. Manger seule n'est pas toujours intéressant. Pour en revenir à sa chevelure, je crois qu'elle porte une perruque. Cette idée m'est venue cet hiver avec nos froids plus que

Robert Lalonde, Le seul instant.

Je viens de finir la lecture de ce livre. Pour moi, Robert Lalonde égale ressourcement. Je sens le cœur qui déborde. J'écris ici les mots qui me touchent. Quelques fois, ils viennent de lui et d'autres fois non. Je les consigne ici, car j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque électronique donc je ne peux souligner des pages et des pages. «Je cherche une clarté qui change tous les mots. La poésie est la langue naturelle de ce que nous sommes sans le savoir.» Joë Bousquet, Lettres à Poisson d'or. p. 36 du livre de R. L. Ici, ce sont les mots pour le dire de Robert Lalonde qui me plaisent : «Lune pleine, quasiment déjà la lune rousse de l'équinoxe. Il fait froid d'une perfidie hors saison. L'astre livide navigue laborieusement en brise-nuages. Le cœur se serre : serait-ce déjà la fin de l'été, de mon bonheur ici ? p. 114 LA TOURTERELLE TRAVERSE LE CIEL, lâchant son sifflement de moulinet qui se dévide. La lumière a changé : oblique, rasante, elle