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Mon père, l'enfant réparé Grégoire Delacourt

Livre sur les abus sexuels   par des prêtres. Mots inspirants « J'attends, assis sur une grosse pierre, et j'écoute la mélopée du vent dans les branches des platanes chauves. » p. 18 « … le démon avait fait son nid dans le ventre de mon père… » p. 34 « Il faut parler, il faut crier, car qui ne parle pas, qui ne crie pas laisse triompher le monstre et devient son propre assassin. » p. 50 « … un essaim de silences. » p. 99 « Je prie parce que j'ai peur. Je prie parce que je suis seul. Je prie parce que je suis impuissant. C'est quand on ne maîtrise plus sa vie qu'on la remet entre les mains d'un autre. Que notre lâcheté l'emporte. » p. 166 L'enfant réparé « J'en étais sorti écrasé du talent des autres. Il m'avait semblé qu'ils possédaient tous cette folie qui fait les œuvres et les tumultes. Moi je ne possédais rien de tel … » p. 17 « Les choses n'arrivent jamais. Il faut les ravir. » 

Mots que je pourrais utiliser.

  «Mon récit sera fidèle à la réalité ou, du moins, au souvenir que je garde de cette réalité, ce qui revient au même.»    Borgès Ulrica  ( Le livre de sable , trad. Françoise Rosset, Paris, Gallimard, 1978, p. 20 Nouvelles : El libro de arena. De même, dans  Une chambre à soi , Virginia Woolf prévient son lecteur:  «Il y a des chances pour qu’ici la fiction contienne plus de vérité que la simple réalité. »  ( Une chambre à soi , trad. Clara Malraux, Paris, Denoël, coll. 10/18, 1992, p. 9).  «Il me transporte dans un monde irréel. C’est le monde du rêve. C’est le monde le plus réel qui soit.»  ( Les fruits d’or , Paris, Gallimard, 1963, p. 88). Nathalie Sarraute Pour Schütz, il n’y a pas de réalité objective mais des  «réalités multiples» , thème qui lui est cher et qu’il développe notamment dans son interprétation du roman de Cervantès. Selon lui, l’objectivation de la réalité n’est qu’une construction sociale:  «L’origine et la source de toute réalité, que ce soit du point de vue abs

Poèmes du moment

la course   folle des nuages  affole mon regard traîne avec eux le lever du soleil m'effraie un instant, j'ai pensé au feu La terre me surprend le vent   toujours le vent. ******* Tentation de m'enfermer dans un cocon ne plus bouger attendre le printemps à l'abri.

Mon garde-robe

  Je ne connaissais pas cette collection de poésie des éditions de La Courte Échelle jusqu’à ce que je veuille participer à Masse Critique de Babelio : recevez un livre, publiez une critique. De la poésie pour les jeunes, quelle idée géniale ! Dans mon garde-robe , écrit par Aimé Verret, s’adresse aux enfants de 11 ans et plus. J’ai lu ce recueil de poésie avec le regard d’une grand-maman qui a vu sa petite fille grandir, de l’extérieur. Aimé Verret a très bien décrit cette évolution, les hésitations, les oui, les non, les peut-être, déroutants quelques fois pour les adultes. C’est-tu bizarre de vouloir exister mais aussi être invisible ?    p. 32   L’auteure raconte aussi la difficulté de se faire des amis lorsqu’on arrive au secondaire. Comment a-t-elle pu toutes les conquérir et m’oublier si vite ? p. 25 Et la solitude qui en résulte. Maintenant que je suis seule dans les corridors à la récré à la café le matin l’après-midi je peux faire ce que je

Martin Winckler : Atelier d'écriture 2

  Atelier2 : Martin Winckler   Mes vacances dans…   Ce matin, je sens un élan. Ce matin, il faut que j’écrive le trou de l’autruche. Mes vacances comme l’autruche. Dans son trou. Comme on dit faire l’autruche, ou mettre sa tête dans le sable comme l’autruche. Là, j’apprends que l’autruche ne met pas sa tête dans un trou quand elle a peur. C’est une légende. Pline l’Ancien parlait un peu au travers son chapeau. Mais l’oiseau pond ses œufs dans le sable. Papa creuse un trou jusqu’à 30 cm de profondeur. Maman pond ses œufs dans le trou. Papa couve les œufs, maman nettoie le nid et tourne les œufs. Maman a régulièrement la tête dans le trou. Un observateur éloigné pourrait croire qu’elle se met la tête dans le sable. Ben, il n’en n’est rien. Car, elle n’a pas besoin de se mettre la tête dans le trou quand elle est effrayée. Struthio s’enfuit à toutes jambes quand elle a peur. Elle peut atteindre jusqu’à 70km heure pour s’éloigner du danger et son coup de pied peut même tuer

Ateliers d'écriture Martin Winckler

 « Écrire, c'est empiler des idées, des fragments de phrase, des résumés, des synopsis; sur le papier et dans la mémoire. Ces empilements ne sont pas inertes: leur accumulation fait naître de nouvelles idées, suggère de nouvelles perspectives, et sert de terreau à des textes. Les fragments, les esquisses, les bribes sont les fondations des nouvelles et des romans à venir. » En écrivant, je me demande pourquoi je fais la collection des mots des autres. En principe, j'ai une grande collection de mots, éparpillés un peu partout, sans ordre. Quelques-fois, je feuillette mes carnets hétéroclites: calculs, notes de voyage, recettes. Certaines fois, j'oublie même de noter le nom de l'auteur. J'espère que ces mots font naître de nouvelles idées dans mon subconscient. 1er atelier: Une journée dans la vie d’un lave-vaisselle… Tu es là depuis peu. Nous t’avons installé sous le comptoir dans la cuisine à la place qui te revient, l’endroit conçu pour toi. Nous avions hâte. Les d

Mes mots.

  Butiner J'aime particulièrement ce mot. À cause de sa résonnance, à cause de sa signification. On l'emploie en parlant du travail des abeilles. Mais on peut l'utiliser au figuré : butiner des livres, des mots, des idées, des données, des recettes... En anglais, il faut plusieurs mots pour exprimer cette idée. caméra à la main je butine comme le bourdon un bourdon - caméra à la main  je butine
  en différé le soleil entre en silence se fixe au mur Il était là, il n'est plus. Les nuages s'effilochent.  Maquiller son coeur, maquiller sa face. Trouver de la beauté. Vivre le temps présent, éphémère lui aussi.

Un livre inutile, Christian Bobin. Fata Morgana.

« Les livres sont des boites à musique remplies d'encre. » Un livre à effeuiller. Comme les premiers livres que j'ai lus. Avec un coupe-papier. Objet désuet. Baiser du tranchant   autour de l'hymen. Déchirure douce à l'oreille.  Livre oublié. Que je feuillette aujourd'hui. L'intellect est prêt à l'accueillir. Lire entre les lignes des mots. Bobin s'adresse à des amis très chers. De Paul Claudel, je ne comprends pas trop ce qu'il veut me dire. Il attise ma curiosité, me dit que je ne connais pas bien Claudel. Je retiens de lui son théâtre éthéré, désincarné de mes jeunes années. Relecture. La brume se dissipe. Les mots de Bobin deviennent les miens. Comme on goûte la vanille dans une glace ou le subtil goût de pomme dans le vin. Euréka !  Bobin s'émerveille des mots de Claudel qu'il avait un peu snobé et qu'il découvre « petit Paul c'est une âme d'enfant dans une chair d'homme. » Et il écrit aussi « Pour faire un petit Paul, po
  Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Ciel gris et stratus. Les météorologues ont le don de nous donner des espoirs. Hier, on avait droit au soleil et peut-être à une température intéressante pour aujourd'hui. Mais ce matin nada! Rien. Je sais la météorologie n'est pas une science exacte, pardon la prévision météorologique n'est pas une science exacte malgré ses progrès immenses. En tout cas, c'aura été une occasion d'écrire des mots météo qui ne sont pas si facile que ça à écrire. J'ai tendance à gribouiller dans la région du r. Je lis aussi Lettre à Benjamin de Laurence Leduc-Primeau. Son partenaire s'est donné la mort. Elle lui écrit une lettre pour crever l'abcès, pour continuer à vivre même s'il n'est plus là. Pour vider sa tête de ce cirque qui roule dans sa tête, de ces pensées qui comme un motif de tissage ou d'imprimerie,  reviennent,  reviennent,  reviennent, toujours, toujours, toujours.  Aparté :     effacer   les  vi
  Le ciel est bleu réveille-toi. c'est un jour nouveau qui commence. Et   ce matin je me suis encore levée. Avec le soleil aujourd'hui naît l'espoir. Petit à petit, on se dit qu'on la vaincra cette pandémie, la reconstruction du paradis. Non du feu qui détruit tout, mais d'un virus qui détruit presque tout. Les humains soumis à l'invisible. Les personnes âgées ou non. La vie sociale. Même si on en a peu. Surtout la liberté de choisir si on veut ou si on ne veut pas. Car, il ne faut pas se le cacher, quand on prend sa retraite, quand on devient vieux nous sommes un peu confiné ou le confinement ça nous connaît. Ce genre d'écartement de la société. Ne sommes-nous pas discartés depuis le premier jour de la retraite? Oui, oui, je sais. Ce mot vient de l'anglais. Et pourquoi pas, il dit bien ce qu'il veut dire. Saurons-nous encore faire des câlins ? Je me sens un peu R.L. ce matin. Vous êtes humble ma chère. R.L.. dit : la chaîne des Adirondacks, longue 

Le carnet d'écrivain

  Aujourd'hui, je me prépare, mentalement. Je me mets en état de... Je me suis inscrite à un atelier virtuel avec Robert Lalonde. Les premiers pas vers un carnet d'écrivain. Je me doute un peu de son fonctionnement parce que j'ai lu plusieurs livres de R.L. Présentement, je lis La reconstruction du paradis. Robert Lalonde dit: Je réapprends à vivre en poète et à écrire de même, à regarder pour faire voir, à écouter pour faire entendre, refusant de toute ma force de me laisser soigner par des thaumaturges ennemis du désir, passionnés d'autodestruction programmée, désirant composer avec la vie comme avec une catastrophe. Plus loin, On avance avec ce qu'on a reçu, avant de tenter de se refaire.

Jean-Jacques Pelletier

  Questions d'écriture. Si décider d'écrire est une étape, savoir à qui on va s'adresser en est une autre. Tout aussi nécessaire pour l'écriture. Un auteur, qu'il le sache ou non, qu'il le veuille ou non, choisit ses lecteurs. Par ses choix d'écriture, il décide qui va avoir de l'intérêt à lire… … la fiction demeure l'endroit le plus supportable. J'écris parce que la maitrise des mots représente un pouvoir et que ce pouvoir peut, dans certains cas, faire une différence. J'écris parce que j'ai peur. J'écris pour ne pas mourir. J'écris pour respirer. J'écris pour digérer. J'écris pour me construire un ersatz d'identité. Et j'écris pour meubler le désert. Pour ne pas être seul. Si j'écris, c'est pour reposer du hasard, de l'incohérence, de l'inachèvement et de la futilité. ... je suis cet enfant revu et corrigé… j'écris donc pour ne pas avoir peur, dans un monde incohérent où n'importe quoi pe

Robert Lalonde et ses mots

Robert Lalonde parle  de ses fragments d'écriture : boîte de retailles. « Qu'est-ce que la fatigue, sinon une perte de confiance, une injuste trahison du désir ? » La reconstruction du paradis, Robert Lalonde p. 11 « Poète, tu es un vieil enfant qui rêve au paradis que les hommes ont fui.» Iotekha R. L. p. 12 « Tu as peur et tu cries, mais sans voix.» p. 29 Iotekha ...la réalité nous dévisage avec une arrogance stupide. À tant faire le tour du désastre, on en vient à le trouver insurmontable. Un bourdonnement tyrannisait mes oreilles Les voyageurs avancent au pas de l'oie entre les banquettes. ... réseau de branches au-dessus de sa tête, ne laissant filtrer que des aiguilles de lumière qui lui zèbrent les bras... pur noir de la terre noire, le noir goulu.

Encore Robert Lalonde

  À ton âge, tu dois ben savoir ça : la jeunesse s’en va jamais. Cachée au fond de toi, la folle continue de te travailler jour et nuit. On a beau marcher plié, les reins en feu, les yeux pleins d’eau, on marche quand même. Ou plutôt, c’est elle, la jeunesse, qui marche à notre place. Robert   Lalonde ,   À l’état sauvage.