Un livre inutile, Christian Bobin. Fata Morgana.

« Les livres sont des boites à musique remplies d'encre. »

Un livre à effeuiller. Comme les premiers livres que j'ai lus. Avec un coupe-papier. Objet désuet. Baiser du tranchant  autour de l'hymen. Déchirure douce à l'oreille. 

Livre oublié. Que je feuillette aujourd'hui. L'intellect est prêt à l'accueillir. Lire entre les lignes des mots. Bobin s'adresse à des amis très chers.

De Paul Claudel, je ne comprends pas trop ce qu'il veut me dire.
Il attise ma curiosité, me dit que je ne connais pas bien Claudel. Je retiens de lui son théâtre éthéré, désincarné de mes jeunes années.
Relecture.
La brume se dissipe. Les mots de Bobin deviennent les miens. Comme on goûte la vanille dans une glace ou le subtil goût de pomme dans le vin. Euréka ! 
Bobin s'émerveille des mots de Claudel qu'il avait un peu snobé et qu'il découvre « petit Paul c'est une âme d'enfant dans une chair d'homme. »

Et il écrit aussi « Pour faire un petit Paul, pour bien le faire, il faut deux femmes, au moins deux femmes. La première c'est la mère, la seconde c'est l'amante.» J'ai toujours trouvé que C.B. comprenait bien les femmes. Ne lui ai-je pas écrit une lettre inutile en 2003 qu'il n'a jamais lue mais qui a été publiée ?
De dire et de dire, que derrière un grand homme veillait une femme ou deux comme dit Bobin.
Et qui est l'ange-gardien derrière une grande femme ? Question leitmotiv. Question d'égalité des sexes. À poser, à poser. Que je me pose jours après jours, toujours, après tant d'années.


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