Mircea Eliade

Curieusement, j'ai choisi de lire, sans que je le sache, trois livres dont les narrateurs sont des adolescents.

Le premier : «Si tu passes la rivière» de Geneviève Damas. Je crois l'avoir déjà lu mais cette fois-ci la lecture fut plus attentive. J'ai aimé l'histoire, l'intrigue et j'ai éprouvé  le besoin de me rendre jusqu'à la fin. La voix donnée au jeune narrateur me lassait par moment. Il n'y avait pas de réels chapitres, pour moi c'est un handicap.

Le deuxième livre : «Laisser parler les pierres» de David Machado . David Machado est un jeune écrivain portugais , prometteur semble-t-il. Je me suis rendue à la page 48. J'aime la voix du narrateur, mais là vraiment il n'y a aucun chapitre. Comment s'arrêter ? Il passe du présent au passé sans crier gare. J'ai lu quelques critiques pour essayer de comprendre le cheminement de ce jeune auteur que j'ai un peu mieux compris mais définitivement ce n'est pas le genre d'écriture que j'aime. Et il y a tant à lire...


Le troisième livre : «Le roman de l'adolescent myope» de Mircea Eliade, auteur que j'ai connu en lisant un livre de Valentin Musso qui avait lui-même lu ce livre à l'adolescence. Alors là, tout me plaît, la voix, les chapitres, l'écriture, l'intrigue... Je commence, je suis rendue à la page 46 et je n'abandonnerai pas.

Mircea Eliade, est un grand écrivain roumain. À 14 ans, il publiait déjà des articles dans un journal local.
Ce livre raconte la vie d'un adolescent, sa vie au lycée. Il se trouve laid, myope et il n'aime pas les mathématiques et l'allemand. Il aime lire. Il dévore les livres. Il veut écrire un roman pour montrer qu'il n'est pas un cancre. C'est pourquoi, il observe ses camarades, ses professeurs et la vie que mène tout ce beau monde.

Il ne veut pas être comme tout le monde mais il cède parfois à la mélancolie, il n'y peut rien.

«...Mais il n'en a pas été ainsi. J'ai cherché moi aussi, comme tous les hommes faibles, à lier des amitiés. J'ai dévoilé moi aussi mon âme, en mendiant un peu de consolation et d'appui. J'ai éclairé certains recoins de mon secret, en faisant voir aux autres ce que personne, sauf moi-même, n'aurait dû connaître. Je me suis voulu implacable. Et je ne l'ai pas été. J'ai été inconstant et j'ai consenti à des compromis, comme tout adolescent. » ... p. 147

Écrire ce roman lui semble finalement inutile et finalement puéril.
Il se retrouve aussi seul qu'il l'était :

«...Une année. Et je me sens si embarrassé  devant ce cahier... Que pourrais-je écrire ?... J'ai lu sans discontinuer et j'ai écrit et je suis resté toujours plus seul.» p. 208

En fait, ce journal est Le roman de l'adolescent myope qui sera publié à titre posthume.
Mircea Éliade nous lègue sa façon d'écrire ce livre.



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