LES OFFENSÉS
LES OFFENSÉS
Par ordre de famine les indigents furent
alignés Par ordre de colère les séditieux furent examinés Par ordre de bonne conscience les maîtres furent jugés Par ordre d'offense les humiliés furent questionnés Par ordre de blessure les crucifiés furent considérés. En cette misère extrême les muets venaient en tête Tout un peuple de muets se tenait sur les barricades Leur désir de parole était si urgent Que le Verbe vint à leur rencontre de par les rues Le faix dont on le chargea fut si lourd Que le cri « feu » lui éclata du cœur En guise de parole. Anne Hébert p. 114 Oeuvre poétique 1950-1990 |
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Olivier Deblache