Lorsque j'étais une oeuvre d'art. Éric-Emmanuel Schmitt
des mots que j'aime: à chaque fois je pense à M. Pontbriand. Nous n'étions pas souvent d'accord. Le vide m'attirait comme deux bras ouverts. Tapie en dessous de moi, la mer léchait ses babines d'écume en m'attendant. Il s'approcha et entrebâilla, sous sa moustache, sa vitrine de pierres précieuses. Les voix piquaient dans l'aigu, disparaissaient dans le grave, s'égrenaient en rires perlés, fusaient, sautaient, se chevauchaient, s'ébrouaient au-dessus des plats comme des saumons essayant de franchir un torrent. ... un froid hostile. ...Mes yeux dégringolèrent dans le piège du décolleté sans que j'arrive en m'en extraire. Son visage me semblait plus haut que la lune. La femme ramassa une poignée de sable, l'homme l'introduisit dans une vessie de tissu, il souffla par une paille et pulvérisa les cristaux de quartz sur la toile. Elle tourna vers moi un visage qui m'éblouit, d'un blanc miraculeux, d'un blanc arrach...